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Le trio jazz internationaliste revisite avec audace et créativité le répertoire du compositeur Hanns Eisler. Une folie joyeuse et grave, une musique rugueuse et engagée. Daniel Erdmann au sax, le guitariste danois Hasse Poulsen et le français Edward Perraud à la batterie privilégient l’aventure collective et visent, par la référence à Marx, une portée politique. Comment la musique, sans appui textuel, peut-elle soutenir une thèse ? On entend, dans le choix de jouer Hanns Eisler, les questions que pose le trio à l’Histoire. Influencé par le jazz et le cabaret, juif, proche des communistes dans les années vingt, Eisler s’est exilé aux USA sous Hitler, puis, chassé au temps des « sorcières », est rentré à Berlin-Est où il composa, entre autres, l’hymne de la RDA. Son destin, croisant ceux de Weill et Brecht, chargé d’errances et de convictions, d’utopies et contradictions, trouve un écho dans le langage brut du trio, ambulant du mélodisme cru à l’impro post-free jazz, avec performances martelées, saturées, en décompositions pointillistes et pulsations essoufflées... Das Kapital est bien le trio incontournable de la scène jazz européen !

Artistes

• Daniel Erdmann : saxophones ténor et soprano
• Hasse Poulsen : guitares
• Edward Perraud : batterie, percussions